"Dans la cohue des rues bruyantes,
Dans la foule, sur un parvis
Ou dans les fêtes flamboyantes,
Partout, un songe tient ma vie.
Je dis : les ans sont des secondes,
Et tous, puisque nous sommes nés,
Il nous faudra quitte ce monde -
Et pour quelqu'un l'heure a sonné.
Je vois un chêne solitaire :
Ce patriarche des forêts,
Agé au siècle des mes pères,
Bruira lorsque je pourrirai.
A un enfant empli de grâce,
Je dis : adieu ! tu joues, tu ris
Et, moi, je dois céder ma place :
La mort m'attend et tu fleuris.
Pour chaque jour je me demande
Lesquels seront tirés au sort,
Qui sont les êtres qui attendent
L'anniversaire d'une mort.
Et moi, ma mort, je l'imagine :
Mourrai-je errant ? mourrai-je en mer ?
Ou bien dans la vallée voisine
Ferai-je ensevelir ma chair ?
Qu'importe où l'on se décompose :
Les os, bien sûr, ne sentent rien,
Mais j'aimerais qu'on me dépose
Où je serais plu près des miens.
Et que devant ma sépulture
La jeune vie puisse monter -
Qu'indifférente, la nature
Brille, éternelle de beauté."
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