jeudi 5 avril 2007

Votre vie vous ressemble-t-elle?

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Votre vie vous ressemble-t-elle?


On aurait dit le garde-robe d'un adolescent de 14 ans: une pile au centre pour les vêtements à laver, une pile à droite pour les vêtements à donner. Une magnifique commode en bois sculpté, ensevelie sous des couches de pulls non pliés et de vêtements hors saison. Un disque dur qui sommeillait sur le plancher. Des colliers de perles tassés dans le même petit sac de plastique que des pinces à épiler. Non, on n'aurait jamais pu deviner que ce garde-robe était celui d'une coach de vie... Or, ce fouillis de plus de 80 pi² (7.5 m²) était bel et bien le mien. Et je n'étais pas âgée de 14 ans... c'était il y a seulement quelques semaines.

Bien sûr, j'avais déjà tenté de prendre la situation en main. Mais mes efforts n'avaient jamais porté fruit... du moins, pas à long terme. Je devais lutter contre mes tendances naturelles et me discipliner à outrance pour maintenir un semblant d'ordre dans cet espace, donc je flanchais rapidement. Plier mes vêtements m'impatientait; les mettre sur des cintres m'irritait... À vrai dire, le simple fait d'être entre les quatre murs de mon walk-in me rendait inconfortable – aussi spacieux soit-il. Puisque je cherchais à en sortir le plus vite possible, je faisais le strict minimum.

Le cœur du problème...
Maintenant, il me saute au yeux. Pourtant, c'est seulement après quelques mois de statu quo que j'ai cerné le cœur du problème. Résumons-le en quelques mots: je me posais les mauvaises questions. Plutôt que de me demander POURQUOI j'étais toujours si inconfortable et si pressée de sortir de mon garde-robe (ce qui était la cause fondamentale du désordre), je cherchais à régler le problème superficiellement. Plutôt que d'adapter cette pièce à ma personnalité, je tentais de ME changer...

J'ai donc changé mon approche, et je me suis demandé: «Comment pourrais-je adapter la structure de mon garde-robe afin qu'il reste toujours en ordre sans que j'aie à fournir un si grand effort?» Une questions ambitieuse, n'est-ce pas? Mais la réponse ne se fit pas attendre; j'ai vite réalisé que j'avais besoin – entre autres – de beauté, de lumière tamisée et d'un accès rapide à toutes mes choses. Mais ma plus grande révélation s'est aussi avérée être la plus simple: j'avais besoin de pouvoir m'asseoir. Euréka! Bingo! Oui, il était soudainement clair que je devais être confortablement assise pour avoir la patience de plier et de ranger adéquatement mes vêtements. Tout simplement...

Mon garde-robe et moi vécurent donc heureux, et nous eurent plusieurs vêtements. Sérieusement, mon grand walk-in est maintenant plus attrayant et fonctionnel que jamais: j'aime plier mes vêtements, j'aime les ranger, et je me surprends même à m'y prélasser, confortablement installée sur mon petit banc magique (dont voici une photo...). Mais ce qui est le plus fantastique, c'est que je n'ai pas à manifester le moindre effort pour y parvenir. La pulsion de lancer mes vêtements sur ma commode (pour sortir le plus vite possible de mon garde-robe) est complètement déracinée de ma vie, depuis que j'ai réglé le problème qui était à son origine: mon inconfort.

Passons aux choses sérieuses...
Si je vous raconte cette expérience, c'est parce qu'elle illustre bien un phénomène courant: quand les choses ne tournent pas rond et qu'on n'est pas en harmonie avec ce qui nous entoure, on tend à se culpabiliser. On présume qu'on doit travailler encore plus fort, donc on s'acharne malgré notre mal-être... et ensuite, on se demande pourquoi on n'a pas de succès (et encore moins de plaisir) Rien d'étonnant! Il est certainement très ardu de performer lorsqu'on est inconfortable... Et si on est inconfortable dans certains aspects de notre vie (comme je l'étais dans mon garde-robe), c'est simplement parce qu'ils ne nous ressemblent pas, parce qu'on nage contre le courant naturel de notre personnalité, de nos besoins, de nos valeurs.

Pour mettre mon garde-robe à mon image, il a suffit d'une soixantaine de cintres en bois (qui honorent mon amour du bois et des jolies choses), de quelques paniers en osier (qui me permettent d'avoir accès à mes vêtements en un clin d'œil) et, surtout, de mon petit banc en bois tressé. Vous, de quoi avez-vous besoin pour que votre garde-robe vous sied comme un gant et devienne plus attrayant, plus fonctionnel? Ou plutôt: de quoi avez-vous besoin, pour que votre VIE vous ressemble davantage? Quels sont les «petits bancs» qui transformeraient votre quotidien naturellement, en toute fluidité?

Une nouvelle perspective...
Souvent, il ne s'agit que d'adopter une perspective plus large et de se poser de meilleures questions. De revenir à la base. Lorsque vous vivez des difficultés et que vous avez le sentiment de vous battre constamment contre la même chose, baissez les armes quelques instants et creusez un peu. Lesquels de vos besoins fondamentaux ne sont pas comblés? Quels aspects de la situation ne concordent pas avec votre personnalité, ou simplement avec ce que vous aimez? Car vos besoins, vos préférences, vos aptitudes, vos traits de caractère, vos valeurs, et vos principes sont certainement primordiaux! Ils ne vous habitent pas «par hasard», ce ne sont pas des «détails». Bien au contraire, ce sont des LOIS à respecter. Tout passe par là, par la connaissance et par le respect de soi. Le plus vous honorerez qui vous êtes, le plus vous vous épanouirez – sur tous les plans. Voilà, d'ailleurs, pourquoi j'ai fait de ce thème une des pierres angulaires du programme Nouveau Départ.

Finalement, mettre des situations (ou des aspects de notre vie) à notre image n'exige pas plus d'effort ou d'énergie que de les mettre à l'image de notre voisin. Au contraire; c'est même beaucoup plus simple et infiniment plus satisfaisant. Si vous voulez, vous pouvez toujours planter des bananiers dans votre cour arrière et vous acharner à tenter de les faire pousser, même si le climat québécois ne convient pas à ce type de culture. Mais vous pouvez aussi décider de cultiver des pommes (et choisir une variété qui pousse particulièrement bien dans votre coin), lire un bon livre pendant qu'elles mûrissent, emprunter mon petit banc pour les cueillir, puis mordre dans votre récolte à pleines dents. Une vie qui vous ressemble, une vie qui vous convient, c'est ça. Et beaucoup plus...."