samedi 1 novembre 2008

I know it's over, The Smiths

...
I know it' over - still I cling
I don't know where else I can go
...
see, the sea wants to take me
...
and it never really began
but in my heart it was so real
...
because tonight is just like any other night
...
love is Natural and Real
but not for you, my love
not tonight my love
love is Natural and Real
but not for such as you and I, my love
...


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Tania Mouraud

http://www.paris-art.com/art/a_interviews/d_interview/zoom/525/Tania-Mouraud-3046.html

"Vos travaux nécessitent toujours de la patience, du temps pour être compris. Il faut de l’obstination pour déchiffrer vos typographies allongées et stylisées.
Je vous répondrai comme Agnès Martin, dont j’admire le travail. Elle disait qu’elle peignait pour les personnes capables de s’asseoir sur un banc et prêtes à contempler un coucher de soleil. Je ne peux pas mieux dire, car l’art doit se mériter. Selon moi, l’art c’est prendre du temps. Il faut pouvoir rester devant les œuvres, être capable de changer de monde, de traverser les univers proposés. L’art se distingue de la communication et de la publicité, il est à l’exact opposé de Disneyland. Il faut convier le spectateur à prendre le temps de vivre une expérience nouvelle. S’il est pressé, tant pis. Quand des phrases, comme celle de Martin Luther King, sont traduites dans plusieurs langues, il y persistera toujours une difficulté de compréhension."

jeudi 30 octobre 2008

Christian Bobin, Ressusciter

"Le soleil parlait si clairement ce matin que, si j'avais pu prendre en note ce qu'il disait, j'aurais écrit le plus beau livre de tous les siècles."

"Rien ne préserve mieux la fraîcheur de la vie que le calme d'un cœur brûlant."

Christian Bobin, Ressusciter

"Ce n'était pas cette fusion que connaissent les amants à leurs débuts et qui est un état irréel et destructeur. Il y avait dans l'amplitude de ce lien quelque chose de musical et nous y étions tout à la fois ensemble et séparés, comme les deux ailes diaphanes d'une libellule. Pour avoir connu cette plénitude, je sais que l'amour n'a rien à voir avec la sentimentalité qui traîne dans les chansons et qu'il n'est pas non plus du côté de la sexualité dont le monde fait sa marchandise première - celle qui permet de vendre toutes les autres. L'amour est le miracle d'être un jour entendu jusque dans nos silences, et d'entendre en retour avec la même délicatesse : la vie à l'état pur, aussi fine que l'air qui soutient les ailes des libellules et se réjouit de leur danse."

mercredi 29 octobre 2008

Souvenir

Christian Bobin, Ressusciter

"Le jour de l'enterrement de sa mère, C. a été piquée par une abeille. Il y avait beaucoup de monde dans la cour de la maison familiale. J'ai vu C. dans l'infini de ses quatre ans, être d'abord surprise par la douleur de la piqûre puis, juste avant de pleurer, chercher avidement des yeux, parmi tous ceux qui étaient là, celle qui la consolait depuis toujours, et arrêter brutalement cette recherche, ayant soudain tout compris de l'absence et de la mort. Cette scène, qui n'a duré que quelques secondes, est la plus poignante que j'aie jamais vue. Il y une heure où, pour chacun de nous, la connaissance inconsolable entre dans notre âme et la déchire. C'est dans la lumière de cette heure-là, qu'elle soit déjà venue ou non, que nous devrions tous nous parler, nous aimer et même le plus possible rire ensemble."

mardi 28 octobre 2008

"Le Lac", Lamartine

http://romantis.free.fr/Lamartine/html/lelacexplique.html

Le lac

Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
Jeter l'ancre un seul jour ?

Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu'elle devait revoir,
Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre
Où tu la vis s'asseoir !

Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes ;
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés ;
Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.

Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence ;
On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux.

Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos,
Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère
Laissa tomber ces mots :

« Ô temps, suspends ton vol ! et vous, heures propices,
Suspendez votre cours !
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !

« Assez de malheureux ici-bas vous implorent ;
Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;
Oubliez les heureux.

« Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m'échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit : « Sois plus lente » ; et l'aurore
Va dissiper la nuit.

« Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ;
Il coule, et nous passons ! »

Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse,
Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur,
S'envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur ?

Hé quoi ! n'en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
Quoi ! passés pour jamais ? quoi ! tout entiers perdus ?
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface
Ne nous les rendra plus ?

Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez ?

Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
Vous que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !

Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux !

Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface
De ses molles clartés !

Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu'on entend, l'on voit et l'on respire,
Tout dise : « Ils ont aimé ! »

Gifs animés "Joie"




Sufjan Stevens - Wayne Gacy Jr.

Andrew Bird, Cataracts


Découvrez Andrew Bird!


When our mouths are filled with uninvited tongues of others
And the strays are pining for their unrequited mothers
Milk that sours is promptly spat
Light will fill our eyes like cats

And they shall enter from the back
With spears and scepters and squirming sacks
Scribs and tangles between their ears
Faceless scrumbled charcoal smears

Through the coppice and the chaparral
The thickets thick with mold
The bracken and the brier
Catchweed into the fold

When our mouths are filled with uninvited tongues of others
And the strays are pining for their unrequited mothers
Milk that sours is promptly spat
Light will fill our eyes like cats
Light will fill our eyes like cats
Cataracts

Andrew Bird, Cataracts


Découvrez Andrew Bird!

Joseph Arthur



Joseph Arthur, Speed of light

lundi 27 octobre 2008

Hier

























"C'est bizarre, pourtant la météo annonçait seulement "couvert" cet après-midi, mais étonnamment il y a eu quelques gouttes de pluie sur mon visage tout à l'heure... ;-)
Prends soin de toi..."

"Disperse la pluie à Fontainebleau, peut-être qu'il en naîtra de belles fleurs qui regarderont les étoiles..."

Guillevic

"Ces moments.

Où voir une mouche,
Voir un liseron,

Voir la cour après
Le coucher de soleil,

Voir sa propre main,
Voir bouger sa jambe,

Ne rien voir -

Et c'est la plénitude."